18 Avr 2024

Comment maîtriser son prix de revient dans un contexte de fluctuation des prix

Dans un contexte conjoncturel où les prix évoluent fréquemment, il est impératif, pour toutes les entreprises du bâtiment, d’actualiser leurs prix de revient.

 

Le prix de revient correspond aux coûts supportés par une entreprise pour produire un bien ou réaliser une prestation. In fine, il permet de fixer ses prix de vente. Pour le déterminer, il est indispensable de se référer à l’organisation et à la comptabilité de son entreprise.

1/Lister toutes les dépenses

L’exercice consiste à lister l’ensemble des dépenses réalisées selon la stratégie choisie et de distinguer les charges fixes des charges variables :

  • Charges variables liées à la production :
    • Matériaux et consommables
    • Sous-traitance
    • Charges de personnels productifs
  • Charges fixes de l’entreprise :
    • Frais généraux (énergie, petits équipements, loyers, locations, entretien, assurances, honoraires, publicité, frais de mission et réception, télécommunications et frais divers)
    • Charges de personnels improductifs
    • Renouvellement du matériel de production

2/La formule pour déterminer le coût de revient horaire moyen

Une fois les heures facturables liées à la production sur les chantiers mesurées, l’application de la formule suivante permet d’obtenir son prix de revient de l’heure :

Charges de personnels productifs + Charges fixes de l’entreprises / Nombre d’heures productives annuelles

3/Points de vigilance

Attention, lorsqu’une entreprise traite une affaire, elle parvient facilement à obtenir les coûts liés aux matières premières et matériels à utiliser en procédant à des demandes de prix auprès de ses fournisseurs. Toutefois, il en est différemment pour la main d’œuvre qui dépend de plusieurs facteurs :

  • Personnel de production embauché en interne ;
  • Recours à la sous-traitance ;
  • Embauche d’intérimaires.

Il est ainsi primordial de tenir compte des intérimaires dans le calcul de la masse salariale productive et dans la détermination du nombre d’heures productives.

Le prix de revient d’une heure facturable sert de base pour l’application du coefficient de marge qui viendra couvrir l’aléa lié au chantier et la marge souhaitée par l’entreprise. Actualiser le prix de revient permet de réajuster le prix de vente ; il faut veiller en parallèle à mettre à jour les logiciels de préparation des devis.

Dans la période inflationniste que nous connaissons, cet exercice permettra d’éviter les déconvenues et de répercuter les augmentations subies notamment sur les coûts de l’énergie (carburant, gaz et électricité) mais également d’anticiper d’éventuels changements structurels au sein de l’entreprise (renouvellement de matériels, embauche d’improductifs).  

Il est vivement conseillé de procéder régulièrement au suivi et à la revue de l’ensemble des coûts de l’entreprise afin qu’elle puisse toujours travailler sur ses chantiers au bon prix.

Pour aller plus loin, l’entreprise du bâtiment peut également établir ses déboursés de chantiers afin de s’assurer de la bonne rentabilité de ces derniers, de mesurer les écarts (temps prévu vs temps passé) et prendre des mesures correctives le cas échéant.

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre interlocuteur habituel pour échanger sur ces sujets et vous faire accompagner pour l’actualisation de votre prix de revient.

Retour