Les chiffres le montrent, l’entrepreneuriat féminin est de plus en plus plébiscité. Selon l’Institut national de la Statistique, elles représentent 43% des nouveaux chefs d’entreprise.
A l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous avons interrogé 4 orcomiennes engagées auprès d’associations ou de réseaux, pour favoriser le développement de l’entrepreneuriat féminin. Regards croisés avec :
Lucile Delannay: Directrice de mission à ORCOM Melun-Senart (77), membre du réseau Bouge Ta Boite – Melun.
Aurélie Rety-Boisfard: Associée, expert-comptable et commissaire aux comptes à ORCOM Melun-Senart (77), membre l’association des Dirigeantes Actives 77
Corinne Rothe: Directrice de mission à ORCOM Blois (41), membre de l’association Voy’Elles.
Davina Touchard: Expert-comptable à ORCOM Redon (35), membre du réseau Bouge Ta Boite – Bruz et Guichen.
Que représente cette journée du 8 mars pour vous ?
Davina : C’est l’occasion de mettre à l’honneur le chemin parcouru par les femmes, de célébrer leur réalisation dans différents domaines et les succès. Cette journée permet également de rappeler que ces acquis sont fragiles et qu’il faut poursuivre les efforts.
Corinne : Une journée qui met en lumière le bilan de la situation des femmes, des actions réalisées et des objectifs qui restent à atteindre.
Lucile : C’est une célébration essentielle de l’égalité, qui nous rappelle à la fois les progrès accomplis mais aussi le chemin restant à parcourir pour atteindre l’égalité des sexes. Elle nous pousse à réfléchir sur nos propres pratiques, à célébrer les victoires des femmes et à renouveler notre engagement pour l’équité.
Aurélie : C’est une journée « symbole » pour se rappeler des combats passés, avoir conscience des sujets qui touchent les femmes, sujets encore ancrés dans notre actualité, et de prendre conscience des enjeux pour le futur de nos jeunes filles.
Quel est votre regard sur l’entrepreneuriat féminin en France ?
Davina : De plus en plus de femmes se lancent dans l’aventure entrepreneuriale. Beaucoup s’accordent à dire que les femmes ont un esprit créatif, que leur persévérance et leur capacité à innover contribuent à une dynamique économique. Malgré cela, on remarque toujours des difficultés à l’accès au financement et la conciliation entre la vie personnelle et professionnelle qui reste un frein pour entreprendre.
Aurélie : La France fait partie des pays avec un faible taux d’entrepreneuriat féminin avec un taux de 3,4 % seulement de femmes en âge de travailler qui franchissent le pas de démarrer une activité.
Il demeure encore de nombreux freins comme la charge mentale ou l’accès au financement pour les femmes qui entrent dans une démarche de création. Des solutions existent (outils de garantie de financement, formations), et elles sont dédiées aux femmes pour les motiver et les aider à entreprendre.
Lucile : Je pense que c’est un domaine en pleine expansion qui reflète bien la détermination et la place croissante des femmes dans le monde des affaires. Il reste encore beaucoup à faire pour soutenir et encourager davantage de femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, en leur offrant les ressources et le soutien nécessaires pour réussir.
Corinne : Les femmes entrepreneuses jouent un rôle crucial dans le développement économique mais également dans la transformation de notre société. Elles innovent, créent des emplois en contribuant à l’économie avec une approche différente.
Quelles actions menez-vous pour son développement ?
Lucile : J’ai intégré le réseau Bouge Ta Boite pour échanger avec des professionnelles et mener ensemble des actions en faveur des femmes. Nous mettons en commun nos connaissances et notre expertise pour progresser sur des domaines variés : la communication, l’axe commercial en améliorant notre discours, en nous format à l’IA et aux nouvelles technologies…
En découvrant chacune des membres et leurs parcours, nous sommes aptes à nous recommander et à développer notre business !
Aurélie : L’entreprenariat féminin poursuit son développement, et de nouveaux secteurs se féminisent davantage au fur et à mesure.
J’éprouve beaucoup de satisfaction à accompagner des créatrices dans leur projet d’entreprise, et encore plus quand il s’agit d’un domaine plus traditionnellement masculin. Par ailleurs, j’ai intégré en tant que secrétaire le bureau de l’association de mon territoire « Les Dirigeantes Actives 77 ».
Corinne : Ecoute et accompagnement bienveillant au sein des missions réalisées avec ORCOM, notamment dans le cadre des missions de conseils avec Actiforces. On soutient leur projet en les encourageant. Nous combattons les stéréotypes de genre qui perpétuent l’idée que les hommes sont plus adaptés à la gestion des entreprises que les femmes.
Enfin, je suis intervenue à de nombreuses reprises le 8 Mars dans le cadre des Rendez-vous d’écoute et conseil « Les coups d’Elles », dont ORCOM a été partenaire pour des actions réalisées par l’association Voy’elles.
Pouvez-vous nous parler de Bouge Ta Boîte, Voy’Elles et des Dirigeantes Actives 77 ?
Aurélie : L’association est dédiée aux femmes Chefs d’entreprise. La raison d’être de notre réseau est de fédérer en toute convivialité sur un fond de business. L’association bénéficie d’un bureau, grâce au Grand Paris Sud, situé à Moissy-Cramayel et ce dernier est mis gratuitement à disposition des adhérentes ponctuellement pour organiser des entretiens, rendez-vous …
Nous organisons chaque mois un déjeuner pour permettre à nos femmes Dirigeantes d’échanger librement, de mettre en valeur leurs expertises respectives, de partager leurs expériences, de gagner en visibilité et de se soutenir mutuellement.
Nous organisons également des évènements importants sur le territoire comme « Hôte Fonction », le Prix DA, ou encore le Salon Business Women …
Corinne : Voy’elles est une association Orléanaise qui accompagne les femmes dans leur parcours professionnel, afin de les aider à s’affranchir des freins socioculturels. Elle rend visible le rôle socio-économique des femmes occupant des postes à responsabilité, favorise le partage d’expériences et diffuse la culture entrepreneuriale dans le respect de l’égalité femmes/hommes. De nombreuses actions sont également menées en lien avec l’Education nationale, qui est la base de notre société de demain.
Davina : Bouge ta Boite vise à soutenir et promouvoir l’entrepreneuriat féminin en France. Chaque cercle organise des événements, formations et mentorats pour aider les femmes entrepreneures à développer leurs compétences et renforcer leur réseau professionnel. Le réseau favorise l’épanouissement et la réussite des entrepreneures en offrant un environnement favorable à la croissance de leurs entreprises.
Avez-vous un conseil pour les entrepreneures qui veulent se lancer ?
Davina : Croyez-en vous-même et en votre vision. Ayez confiance en vos compétences et votre capacité à réussir. L’entreprenariat demande un travail acharné et de la détermination, mais c’est une aventure passionnante et enrichissante.
Lucile : Mon conseil aux entrepreneures serait : faites-vous confiance et osez ! Le parcours entrepreneurial est riche de rencontres, d’opportunités et d’apprentissages. Entourez-vous en intégrant un réseau !
Corinne : Ayez confiance en vous et osez !
Aurélie : Intégrer notre association pour partir à la découverte de l’autre ! Et quand on part à la découverte de l’autre, on part à la rencontre de soi-même.
Votre mot de la fin ?
Lucile : Pour les femmes qui aspirent à se lancer dans l’entreprenariat, il faut avoir en tête que la confiance en soi, la persévérance et le réseau sont des éléments clés. La route vers l’entreprenariat est jonchée de défis, mais elle est également riche de satisfactions et de découvertes. En se soutenant mutuellement, et en partageant nos expériences nous pouvons toutes contribuer à un monde où les femmes entrepreneures sont reconnues et valorisées !
La célébration de l’entreprenariat féminin et l’égalité des chances ne doit pas se limiter à une journée mais doit s’intégrer au quotidien et devenir la norme !
Corinne : Un souhait : que la journée du 8 mars ne soit plus nécessaire !
Davina : J’ai repris mes études et passé mon DEC avec 4 enfants à la maison. On me félicite souvent pour cela parce que le parcours pour être expert-comptable est difficile et avec des enfants, j’ai remarqué que beaucoup renoncent.
Il n’y a rien d’extraordinaire pour ma part, seule l’envie et l’engagement comptent.
Aurélie : Je dis à mes filles qu’elles ont la liberté, la chance de pouvoir décider l’avenir qu’elles souhaitent se façonner et qu’aujourd’hui leur champ des possibles est infini si elles le décident.
Faites-vous confiance, et osez. C’est l’un des messages principaux porté par Lucile, Corinne, Aurélie et Davina, que nous remercions grandement pour leurs réponses.
Plus d’informations sur :
- Le réseau Bouge ta Boite
- L’association Voy’Elles
- L’association Dirigeantes actives 77
